30 octobre 2020 | Dirigeants

Devenir Dirigeant

Qualités requises pour occuper efficacement des fonctions de direction.

 

Sortons, pour un instant, des considérations juridiques relatives au statut qu’il faut adopter pour devenir dirigeant. Et occuper des fonctions de direction, mandat social, contrat de travail… Nous avons déjà beaucoup écrit sur le sujet et d’autres l’ont également fait.

Les quelques lignes qui suivent sont consacrées aux qualités requises pour exercer des fonctions de direction. Les titres de Présidents, CEO, Managing Partner… nourrissent de nombreux fantasmes et de nombreuses idées reçues y sont associées. Ces idées influencent les comportements de chaque manager. Que l’on soit dans un poste de direction depuis plusieurs années ou appelé à occuper de telles fonctions à l’avenir il existe des erreurs à ne pas commettre et des principes (non exhaustifs) à appliquer.

L’erreur la plus commune consiste à penser qu’il est absolument nécessaire de posséder une expertise technique supérieure à celle de ses collaborateurs pour exercer des fonctions de management. De fait, les personnes accédant aux fonctions de leadership sont souvent choisies parmi celles qui sont susceptibles d’apporter une contribution experte à l’activité de l’entreprise. Si c’est parfois une bonne idée, il est très fréquent que ces personnes peinent à se libérer du rôle qu’elles occupaient précédemment.

Il est donc primordial de comprendre le bouleversement que représente l’accès à des fonctions managériales et de savoir sur quelles forces capitaliser pour que le management inspire les collaborateurs de l’entreprise de manière pérenne.

Les traités de management ont listé un certain nombre de qualités que l’on retrouve chez les meilleurs dirigeants. Bien entendu, il est rare qu’un même individu cumule ces qualités de manière exhaustive. Chacun doit plutôt identifier ses forces pour capitaliser au maximum sur ces dernières et créer son propre modèle de management.

 

Traits de personnalité

 

Bien évidemment, il n’existe pas de « personnalité de dirigeant » et chacun pourra trouver le mode de management qui lui convient le mieux. On observe néanmoins que certains traits de caractère et certaines tendances se retrouvent chez les ceux qui font partie de l’élite des dirigeants et sont identifiés comme tels par leurs pairs.

  • En premier lieu, il s’agit de personnes naturelles qui ne cherchent pas à jouer leur rôle ou à imiter un modèle pré-établi. Elles s’emploient à faire preuve d’authenticité et de transparence vis-à-vis de leurs collaborateurs.
  • La plupart des grands dirigeants d’entreprise sont également d’éternels enthousiastes. Cela ne signifie pas qu’ils font preuve d’un optimisme irréfléchi, mais plutôt qu’ils sont animés d’une énergie et d’une bonne humeur qui inspirent leurs collaborateurs au quotidien.
  • Enfin, un bon manager fait preuve d’ouverture d’esprit. Cela peut s’appliquer aux interactions avec les autres collaborateurs, mais également dans les décisions quant au cap à suivre par l’entreprise. L’ouverture à la discussion avec des concurrents internationaux et l’envie de développer son business sur de nouveaux territoires sont souvent des indicateurs positifs sur l’état d’esprit du dirigeant.

 

Création d’un environnement propice à la productivité

 

Quels que soient les efforts mobilisés, nul ne peut parvenir à rendre une entreprise performante lorsque l’environnement de travail n’est pas propice à l’expression des points de vue de chaque collaborateur et à la coopération. Savoir diriger ne signifie pas être excellent dans ses tâches, mais plutôt savoir créer un environnement de travail efficace où les compétences de chacun sont exploitées à plein. Pour y parvenir, les meilleurs managers :

  • Se former auprès de leurs propres managers avant d’accéder à des fonctions de leadership. C’est en observant les meilleurs que l’on peut devenir un bon dirigeant à son tour.
  • Font preuve de curiosité et essaient de comprendre toutes les facettes de l’action des manager pour pouvoir créer des environnements productifs et efficaces.
  • Créent des entreprises qui leur ressemblent. La pire chose à faire en tant que dirigeant est de créer des dynamiques qui semblent efficaces, mais dans lesquelles on ne sent pas à l’aise. La culture d’entreprise doit faire écho aux valeurs prônées et représenter le style de management du dirigeant.
  • Ne cessent de se renseigner et de progresser. Arriver à un poste de dirigeant ne marque en aucun cas la fin d’un parcours. Les meilleurs dirigeants remettre leurs croyances en cause en permanence et acceptent de s’exposer à des points de vue différents, à se renseigner sur les nouvelles tendances du marché. Quelle que soit la place que l’on occupe dans la hiérarchie, on n’a jamais fini d’apprendre. Ceci est vrai que l’on soit cadre intermédiaire, cadre-dirigeant ou leader.
  • Parviennent à ménager un équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle. S’il est important de s’impliquer avec rigueur et efficacité dans ses fonctions, diriger une entreprise est un véritable marathon qui exige une fraicheur mentale et une force physique intactes. On ne peut tenir la distance que si l’on se réserve des moments de récupération, des poses propices à la déconnexion et au repos. Ces poses sont essentielles pour conserver l’acuité nécessaire à l’exercice de fonctions de direction.

 

Comportement et attitude au travail

 

Enfin, LE grand facteur de réussite dans le monde des dirigeants procède de l’attitude adoptée sur le lieu de travail et particulièrement, le rapport aux autres. Cela implique un certain nombre de qualités dont tout le monde n’est pas doté.

  • Savoir faire preuve de flexibilité. Les meilleurs dirigeants ne sont pas des prophètes bornés, déterminés à mettre en œuvre une recette définie préalablement. Les meilleurs leaders savent faire preuve d’adaptabilité.
  • Être capable de fédérer, de motiver et d’écouter les autres. On dit souvent que la capacité d’écoute d’un manager est plus importante que son éloquence. Diriger une entreprise consiste en grande partie à se présenter comme un leader inspirant auprès des employés : ni trop autoritaire, ni trop familier.
  • Ne pas hésiter à prendre des risques. Si ces derniers doivent bien évidemment être calculés et raisonnables, c’est par leur audace et leur capacité à saisir les opportunités avant les autres que les meilleurs dirigeants tirent leur épingle du jeu.
  • Savoir faire machine arrière. Il est très commun que, précisément par manque d’adaptabilité, les dirigeants gaspillent beaucoup de ressources et d’énergies dans des projets qui s’avèrent irréalisables. Savoir reconnaître les batailles perdues d’avance est un avantage de taille pour un manager, car il s’évitera ainsi des efforts inutiles, mais également la frustration d’un échec en fin de parcours. Diriger, c’est parfois savoir renoncer.
  • Être exemplaire en termes d’efforts réalisés. Nous avons gardé le point le plus ardu pour la fin. Tout manager est avant tout une vitrine de l’esprit d’entreprise. Le dirigeant, ou la dirigeante, doit donc être exemplaire et inspirer ses collaborateurs à donner le meilleur d’eux-mêmes. Souvent, cela passe par une quantité de travail supérieure à celle des collaborateurs et une motivation infaillible face à la tâche. La plupart des dirigeants, ont d’ailleurs en tête cette phrase de Kierkegaard : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin ».

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